3 ans d’existence
8 séances d’atelier entre le 1er mai 2020 et le 30 avril 2021
2 co-animateurs
Claire Perrier, intervenante-chercheure- Laboratoire ATEMIS
Olivier Blandin, intervenant chercheur- Laboratoire ATEMIS
Le travail de l’atelier se fonde sur le constat suivant : Pour une entreprise, s’inscrire dans une trajectoire d’économie de la fonctionnalité et de la coopération passe par le développement de ses ressources immatérielles. Développer la coopération, repenser son offre de valeur, transformer l’organisation du travail demande de mobiliser des ressources dont il faut prendre soin. Or le développement des ressources immatérielles a un coût qui ne trouve pas à se financer dans les modèles « classiques » de financement des entreprises. D’où la nécessité de penser d’autres modes de financement, ce qui implique aussi de penser de nouveaux modèles d’évaluation. En ce sens, l’atelier s’inscrit dans la prolongation des travaux qui ont abouti à la création de la démarche Cap’Immatériel.
L’atelier s’intéresse au financement des entreprises avec comme objectifs de :
Dans le contexte marqué par la crise sanitaire avec, d’une part, ses conséquences sur l’activité économique des entreprises, et d’autre part, la mise en place d’un plan de relance, il a été décidé, à partir de septembre 2020, de réorienter les travaux de l’atelier autour des deux axes suivants :
Attention : il est nécessaire de s’enregistrer sur le site de Bpifrance Université pour accéder à ces modules.
Prénom | Nom | Organisation | Fonction |
Jean-Michel | ASPRO | Cabinet Ascent France | Consultant |
Olivier | Blandin | ATEMIS Président du club Inne | Co-Animateur de l’Atelier Chercheur Intervenant |
Thomas | Busittil | Cabinet Imagin’able | Consultant |
Isabelle | Boulaire | Vakom Membre du club Inné | Consultante |
Philipe | Carles | Isovation | Dirigeant |
Vincent | DARGENNE | ADEME | Coordinateur EFC |
Philippe
| KUNTER | Bpifrance | Directeur du développement durable et de la RSE |
Simon | LEDEZ | Club Noé | Délégué Général |
Yves | Noirot | Fonderie de Sougland | DG |
Jérôme | Mougel | Odyssée Environnement | Dirigeant |
James | Pedron | Club Clef | Animateur |
Claire | Perrier | ATEMIS | Animatrice de l’Atelier Chercheure Intervenante |
Mélanie | PEPIN | Club Terre EFC AVIGNON | Animatrice |
Claire | PINET | ADEME | Coordinatrice EFC |
Christian | du tertre | IE EFC | Président |
Jean-Michel | Thouvigon | Symbiotial, membre du Club Inne | Consultant – Co-animateur atelier transition énergétique |
Date de la réunion | Thème abordé | Nombre de personnes présentes y compris les animateurs |
7 mai 2020 | Présentation de l’organisation de BPIFRANCE et des dispositifs de financement, échange sur les synergies potentielles avec les entreprises engagées dans l’EFC | 8 participants |
19 juin 2020 | Présentation de Ph. Carles, dirigeant d’ISOVATION d’un projet d’écosystème territorial et les enjeux de financement posés. | 8 participants |
9 octobre 2020 | Echange sur la dynamique du plan de relance en lien avec la crise sanitaire, et la manière de soutenir le développement de l’EFC | 6 participants |
16 novembre 2020 | Prolongement des échanges du 9 octobre et réflexion sur la manière de mobiliser des entreprises EFC dans des dispositifs du plan de Relance | 7 participants |
22 janvier 2021 | Echange sur les enjeux de financement de l’écosystème EFC et la mise en place le dispositif à même d’accompagner le changement d’échelle notamment en s’appuyant sur des Appels à projet en lien avec le plan de relance | 8 participants |
16 février 2021 | Retour d’expérience d’un accompagnement individuel de l’entreprise VAC | 8 participants |
17 mars 2021 | retour d’expérience de l’entreprises Odyssé Environnement sur la réponse à l’AAP Ademe | 7 participants |
20 avril 2021 | retour d’expérience du club Noé sur un dispositif de financement des trajectoires EFC impulsé par le club avec la Région Haut-de-France | 9 participants |
Séance du 7 mai 2020 :
Cette séance a permis d’éclairer, à partir de l’histoire de sa constitution, l’organisation et les métiers de Bpifrance, ainsi que la philosophie de son action : soutenir le tissu économique français, tout en intégrant des dimensions environnementales, sociales, et d’attention à une gouvernance équilibrée. Cette philosophie souligne l’importance d’envisager les synergies avec la dynamique de l’EFC.
En matière de financement, l’atelier a permis de mettre en évidence au sein de l’Institution, l’existence de délégués innovation, avec lesquels il pourrait être pertinent d’envisager des coopérations. Ces délégués, répartis dans les différents territoires, assument une double mission : d’une part, tout ce qui a trait au « programme d’investissements d’avenir », et d’autre part, les cotations des projets d’innovation permettant d’obtenir des avances remboursables et des subventions.
En matière d’investissement, les échanges ont permis de souligner l’importance de l’extra-financier et de la dynamique de l’immatériel. Ceci pose la question de la mobilisation éventuelle du référentiel Cap’Immatériel dans ce contexte, d’autant qu’un module e-learning dédié à Cap’Immatériel est en cours de réalisation pour l’université Dirigeants de Bpifrance Université.
Par ailleurs, les autres compétences de Bpifrance ont été examinées et ont permis de faire émerger des pistes à creuser ensemble par la suite, pour voir s’il a des convergences à organiser entre l’Institut / ADEME et Bpifrance. Ces pistes portent sur :
Résumé de la séance du 19 juin 2020 :
La séance du club a consisté à partager un projet envisagé par une entreprise située sur le territoire du Grand Avignon et le club Terre d’EFC Avignon de création d’un écosystème sur le bien-vivre alimentaire adossé à un site internet. Cela a permis de repérer les problématiques particulières de financement dans une phase de lancement d’un projet visant la création d’un écosystème.
Au-delà des spécificités du cas présenté, cela a permis de mettre en évidence la question du financement de la phase d’étude de faisabilité, qui présente une relative incertitude quant à la réussite de la dynamique recherchée et à sa temporalité. Il s’agit ici des dépenses d’investissement avec un certain risque qui, à la fois portent des enjeux d’externalités positives territoriales, environnementales, et sociales très importants, mais qui dépassent souvent la capacité de la structure initiatrice.
Résumé des séances du 9 octobre 2020 et du 16 novembre 2020 :
Ces deux séances ont porté sur l’analyse et la mise en discussion du plan de relance et de ces différentes dimensions et des opportunités qu’il pouvait présenter pour soutenir le développement des entreprises et de l’écosystème EFC.
La première séance a permis d’éclairer les principales questions que pose l’articulation entre la dynamique de l’EFC et ce type de plan de relance :
La deuxième séance a porté sur la question du changement d’échelle pour la dynamique de l’EFC.
Les échanges ont permis de dessiner les différents axes d’action, avec des compétences à construire au sein de l’IE-EFC (atelier, clubs, accompagnateurs) :
Par ailleurs, cette séance a permis de souligner l’enjeu de faire évoluer les formats de l’ADEME.
Lorsque les entreprises souhaitent des financements individuels dans une perspective EFC, ceci correspond en fait à de l’innovation sociale et économique. Or, l’ADEME demande d’élaborer une proposition technique assez développée, dans un cadre qui n’est pas adapté : les entreprises ont des difficultés des entreprises à monter de telles demandes.
Enfin, il a été mis en évidence la nécessité de pouvoir concentrer des financements et sortir du « projet par projet ». L’enjeu serait de voir comment arriver, avec l’ADEME, les régions, les agglomérations à prendre certains sujets et concentrer des moyens financiers afin de soutenir des stratégies territoriales qui s’inscrivent dans la durée, et qui permettent de prendre une trajectoire dont on ne connait pas la courbe et l’arrivée par avance. Pour cela, il est aussi nécessaire de faire comprendre la nature des innovations relevant de l’EFC, et de travailler avec les financeurs pour voir comment les formats devraient évoluer.
Résumé de la séance du 22 janvier 2021 :
Cette séance a consisté à partager les travaux du groupe technique, qui a avait comme objet :
Les échanges ont permis de prendre conscience des difficultés à mobiliser les entreprises de l’écosystème EFC, celles-ci s’expliquant de différentes manières : difficulté pour les animateurs de repérer les entreprises suffisamment matures : difficulté pour une large partie des entreprises à répondre à ce type d’appel à projet, notamment au regard de la relative technicité pour remplir le dossier ; difficulté au regard du montant minimal du projet de financement (250 k€, soit 150 k€ d’autofinancement pour une aide de 100 k€) d’entreprise ; et enfin, difficulté pour certaines entreprises à appréhender les étapes du développement de leur trajectoire et à repérer les moyens nécessaires d’appui pour consolider ces étapes, et à identifier les besoins de financement associés.
Cela a alors permis de pointer la nécessité de proposer des dispositifs permettant de soutenir les entreprises dans leur capacité à mieux structurer leur projet de développement et à mobiliser des financements.
Résumé de la séance du 16 février 2021 :
A partir du cas réel d’une entreprise ayant fait l’objet d’un accompagnement dans une phase amont d’innovation servicielle (l’entreprise VAC), les objectifs de l’atelier étaient les suivants :
Cet atelier a permis de mettre en discussion la manière de répondre à un appel à projets qui n’est pas calibré pour une entreprise relevant d’une trajectoire EFC et reste dans une approche traditionnelle du développement : une phase d’innovation (faite en amont), suivie d’une phase d’industrialisation et de commercialisation (objet de l’AAP).
Les échanges ont en premier lieu permis à l’entreprise VAC de déposer un dossier pour cet AAP, dont le résultat sera connu en septembre 2021.
Au-delà de cet attendu, l’atelier a permis de mettre en évidence la nécessité de pouvoir rendre compte des effets environnementaux dans le cadre d’une démarche EFC. Quelques premiers éléments de méthode ont émergé : construire un « système de preuves » adhoc, distinguer les dimensions qui relèvent de l’écoconception ou de dimensions matérielles de la solution, et repérer aussi la manière dont le basculement vers une solution servicielle permet aussi d’amplifier les gains environnementaux.
Il est apparu néanmoins que cette question reste à travailler de manière plus approfondie, et qu’il est très important de l’instruire afin de pouvoir rendre compte de la dynamique EFC sur la dimension environnementale.
Résumé de la séance du 17 mars 2021 :
Cette séance a porté sur le retour d’expérience d’une entreprise dans le cadre du même AAP : l’entreprise ODYSSEE Environnement, qui avait participé à un parcours d’accompagnement collectif dans le Grand-Est en 2019-2020. Cet accompagnement l’a amenée à faire évoluer significativement sa proposition de valeur et à développer une nouvelle forme de contractualisation sur des contrats de performance.
Le projet présenté a été déposé en réponse à l’AAP EETE porté par l’ADEME. Il vise à soutenir le déploiement de cette stratégie de développement, principalement sur deux axes, l’un concernant l’évolution de l’outil de production et des conditions de travail, l’autre concernant l’évolution des pratiques des commerciaux en lien avec la volonté de développer la coopération interne entre les différents services.
Dans ce cas-ci, l’entreprise, qui est une PME de près de 70 collaborateurs, dispose des compétences internes pour répondre à ce type d’AAP. Elle a l’habitude de déposer des projets, notamment de recherche ou auprès de l’ADEME. Elle participe également à d’autres dispositifs collectifs, notamment « l’accélérateur de l’eau », porté par Bpifrance. Les dirigeants ont une expérience de conduite de grands projets au sein de grands groupes, et maitrisent ce type de démarche relevant d’une logique de « cible » : définir une orientation stratégique, déterminer les étapes du projet, repérer les besoins et mettre en œuvre leur plan de développement. Le questionnement qui était le leur dans la réponse à l’AAP concernait principalement la manière de présenter l’originalité de leur trajectoire et de trouver des arguments pertinents pour répondre aux attendus du projet.
D’une certaine manière, ce retour d’expérience est venu, en contrepoint, confirmer les éléments mis en évidence dans la séance précédente.
Résumé de la séance du 20 avril 2021 :
Cet atelier a consisté en un retour d’expérience du Club Noé relatif à l’accompagnement d’un projet territorial en mobilisant un dispositif de financement co-élaboré avec la Région Haut-de-France pour soutenir le développement des entreprises engagées dans une trajectoire de l’EFC. Le cas présenté est relatif à l’accompagnement de trois structures dans la construction d’un écosystème autour du traitement de déchets dans une logique servicielle et le développement d’une ressourcerie. Le dossier représente un budget de 300 k€ pour une subvention de La Région s’élevant à 150 k€.
Le retour d’expérience a permis de souligner les points suivants :
Les échanges ont mis en évidence que le montage, ici développé par le Club Noé, repose sur le fait de développer, de manière articulée, encastrée, deux écosystèmes coopératifs territoriaux :
Ce type d’encastrement permet de renforcer la pertinence de l’accompagnement du projet et sa réussite. Cependant, il nécessite un travail important d’assemblage et un porteur, ce rôle étant ici assuré par le Club Noé.
In fine, le cas présenté permet de mettre en évidence la pluralité du rôle assuré par le Club Noé :
Cette activité importante, au-delà des compétences que cela requiert, nécessite de trouver un financement spécifique. Dans le cas du Club Noé, il semble que ce financement soit pour partie porté par son activité courante, pour partie par autofinancement (notamment la capacité du secrétaire général à consacrer du temps), pour partie via le projet, le club recevant une partie du montant de la subvention.
Cette logique nécessite d’être explorée pour étendre cette démarche au soutien d’autres écosystèmes territoriaux.