2 ans d’existence
Un atelier en 2020, la participation à un colloque et l’élaboration d’une carte heuristique
Un cycle de rencontres en 2022
L’atelier est coanimé par
Sandro de Gasparo, ergonome,
IE-EFC et
Pierre-Yves Traynard, coordinateur du Pôle de ressources en éducation thérapeutique du patient Ile de France
La crise sanitaire que nous traversons depuis bientôt deux ans a fait apparaître au grand jour l’enjeu central du travail vivant, comme question commune de notre rapport à la nature, à soi, aux autres, au monde. Le travail, quel que soit le statut de son exercice (rémunéré ou non, professionnel ou non, conventionné ou non, avec des positions intermédiaires entre ces termes), assume un caractère essentiel dans la réflexion concernant un rapport collectivement plus responsable à la nature et à la santé.
En effet, la transition de nos modes de vie ne passera pas principalement par des solutions techniques ou de nouveaux « dispositifs » conçus à distance de leurs protagonistes ; elle passera par la capacité de tous les acteurs à « faire ensemble », les uns prenant en compte le point de vue des autres, donc par une évolution culturelle ouvrant la voie à les
coopérations renouvelées entre citoyens, professionnels et institutions.
Ce croisement de regards, entre enjeux de santé et enjeux écologiques, nous invite tous à interroger nos pratiques professionnelles, les formes organisationnelles qui encadrent nos activités et la pertinence de la dynamique économique au regard de ces nouvelles orientations.
L’atelier vise un approfondissement des liens entre Santé et Écologie. Le rapport entre la crise écologique (annoncée depuis longtemps) et la crise sanitaire (qui bouleverse notre quotidien depuis 2 ans) commence à être bien documenté. Mais comment ces liens peuvent-ils nous aider à construire une nouvelle perspective de développement, plus positive ? Et cela à partir d’une conception renouvelée de la santé individuelle et collective, à la fois comme une ressource – une puissance d’agir essentielle face aux évènements, dans des contextes variés et instables – et comme une sphère fonctionnelle – un espace territorialisé de coopérations entre plusieurs activités et compétences, non exclusif du seul secteur dit « sanitaire ». La transition écologique demande un autre rapport aux ressources en général, et à la santé en particulier, comme dynamique structurante des ressources immatérielles.
Pour ce faire, l’atelier propose de mettre en discussion un ensemble d’approches, de pratiques et d’expériences innovantes dans le champ de la santé, pour en capitaliser des enseignements utiles au regard des enjeux de la transition (écologique, économique, citoyenne…).
L’atelier « Santé et écologie » s’inscrit dans les activités de l’Institut Européen de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (IE-EFC) et est organisé en partenariat avec le Pôle Ressources en Education thérapeutique du patient Ile-de-France.
PROGRAMME
25 janvier 2022
Partenariat dialogique entre professionnels et patients : quelle inclusion des usagers ?
Thomas Sannié, Pôle Ressources ETP ; discutant IE-EFC
22 février 2022
Littératie en santé et situations de vulnérabilité : savoir, savoir-faire et émancipation
Membre du Laboratoire Éducations et Pratiques de Santé ; discutant IE-EFC
29 mars 2022
L’accompagnement à l’autonomie en santé : la personne, le collectif et les pratiques de coopération
Mariana Dossa, Pôle Ressources ETP ; discutant IE-EFC
12 avril 2022
Démocratie en santé et territoires : quels appuis à l’accompagnement à l’autonomie en santé ?
Pierre-Yves Traynard et Michel Naiditch, Pôle Ressources ETP ; discutant IE-EFC
3 mai 2022
Synthèse des ateliers, identification des communs : patrimonialisation et innovation
Pôle Ressources ETP, IE-EFC
FORMAT DES RENCONTRES
Chaque séance comprendra un temps de retour d’expériences, proposé par des acteurs porteurs de démarches innovantes dans le champ de la santé, un temps de mise en perspective à partir du référentiel de l’EFC et un temps de débat avec les participants.
Toutes les séances se tiennent de 18h à 20h en visioconférence.
Pour rejoindre l’atelier, un lien unique pour toutes les séances :
Plusieurs axes de travail sont à explorer pour mieux articuler écologie et santé :
➢ Nous avons besoin de réhabiliter le rapport sensible au monde, aux choses et aux autres au cœur même de l’activité de travail. Cela passe par la reconnaissance d’une forme spécifique de savoirs, relevant de l’expérience, de la confrontation au réel et de la relation aux autres. Cela passe également par une réhabilitation de la subjectivité au travail, comme rationalité de l’action : c’est là où peuvent se construire des savoir-faire de prudence et une certaine éthique de la relation. L’homme producteur ne peut plus s’autoriser à s’extraire de son milieu, pour le manipuler comme une chose étrangère à lui-même.
➢ Nous avons besoin de changer le rapport aux ressources des activités productives : il s’agit de reconnaître la ressource dans son propre mode d’existence (et d’expression), au lieu de chercher à l’exploiter, c’est-à-dire la soumettre à la seule logique productive. Cela concerne l’ensemble des ressources possibles du travail : l’air, le sol, les plantes, les animaux, jusqu’à l’engagement des hommes eux-mêmes.
➢ Nous avons besoin d’accompagner des changements de comportements, très profonds, dans la consommation, l’usage des ressources, les déplacements, les modes de vie : comment accompagner ces processus de changement ? La crise sanitaire a conduit à des formes d’injonctions très paradoxales : consignes, règles et obligations strictes… accompagnées d’un appel au dialogue, à l’initiative, au volontarisme. L’injonction paradoxale, on le sait, peut sidérer la pensée et fragiliser l’engagement. Le changement de comportement ne pourra pas relever du modèle de la conduite du changement, qui présuppose un rapport de force, mais devra s’appuyer sur un modèle de la « capacitation », c’est-à-dire de l’émancipation : rendre les personnes plus capables de penser et d’agir en responsabilité. Cela tient à la qualité de l’environnement social et des relations qui soutiennent les personnes.
➢ Nous avons donc besoin de faire évoluer nos cadres de pensée, pour nous défaire d’un ensemble d’idées, de concepts et de pratiques héritées de l’histoire industrielle et productiviste, pour consolider un nouvel imaginaire, de nouveaux concepts pour décrire le monde et de nouvelles pratiques professionnelles et citoyennes. L’expérience a besoin d’espaces d’écoute, de réflexivité et d’apprentissage, portés collectivement, pour aider les personnes à « tenir debout » face à l’incertitude du moment et pour élaborer ensemble des voies de coopération.
➢ Nous avons enfin besoin de décloisonner et déspécialiser les enjeux de santé : rompre les formes d’expertises uniques fondées sur la science expérimentale, articuler les questions de santé générale et de santé en lien avec le travail, mieux prendre en compte la vie psychique dans les pathologies somatiques, reconnaître dans l’expérience de la maladie, c’est-à-dire de la vie, des sources spécifiques de savoirs.
La crise sanitaire a indiqué le besoin de développer une véritable culture de la santé, comme capacité à prendre soin de soi et des autres. Nous souhaitons donc mettre en discussion la manière dont une approche par les écopôles de coopération territoriale permettrait de mieux prendre en compte, de façon articulée, les questions de santé et le rapport à l’environnement, naturel et humain.
Une suite sera organisée par l’Institut, lors de l’année 2021 – 2022 en prolongeant la coopération entre le Pôle ressources ETP d’Ile de France et le laboratoire de recherche ATEMIS initiée cette année.
Le Pôle ressources ETP Ile-de-France a organisé en octobre 2020 un colloque intitulé : « L’évaluation de l’accompagnement à l’autonomie en santé, quels enjeux ? ».
L’objectif du colloque était de partager et mettre en discussion, sur le plan scientifique et sur une base pluridisciplinaire, différentes expériences d’évaluation de pratique innovante en matière sanitaire, avec une attention particulier à deux questions :
Un atelier spécifiquement dédié à la question « Comment évaluer l’incommensurable ? » a été organisé en présence Sandro De Gasparo, co-animateur de Groupe Ecologie & Santé de l’IEEFC et ergonome intervenant-chercher du laboratoire ATEMIS, avec Valérie Pihet, doctorante à CRESPPA/ LABTOP/ Université Paris 8, co-fondatrice de Ding Ding Dong et Olivia Gross, chercheuse en santé publique au Laboratoire Educations et Pratiques de Santé (Leps)/Université Sorbonne Paris Nord.
L’atelier a mis en évidence l’intérêt de la recherche sur les pratiques d’évaluation des activités relationnelles et servicielles, comme dans le cas des pratiques d’accompagnement vers l’autonomie en santé et l’éducation thérapeutique. En effet, il est constaté que les dispositifs d’évaluation habituellement mobilisés par les pouvoirs publics sont souvent inadaptés aux caractéristiques des activités relationnelles fondées sur la dynamique des ressources immatérielles, car encore trop déterminés par le paradigme expérimental (au sens de l’épistémologie scientifique) et industriel (au sens du pilotage économique). Il s’avère nécessaire de construire un cadre épistémologique plus approprié à la nature des activités servicielles soumises à l’évaluation pour concevoir des dispositifs de financement, de suivi et d’évaluation adéquats.
Intervention de Sandro De Gasparo (ATEMIS)
https://www.mixcloud.com/PoleETP/colloque_1410_sandro-de-gasparo/
Intervention de Valérie Pihet (CRESPA LABTOP, Paris 8)
https://www.mixcloud.com/PoleETP/colloque_1410_val%C3%A9rie-pihet/
Intervention de Olivia Gross (LEPS, Paris Nord)
https://www.mixcloud.com/PoleETP/colloque_1410_olivia-gross/
Dans le cadre de l’élaboration du Rapport au parlement rédigé par l’IE-EFC[1], deux séances de travail ont été organisée conjointement par l’IE-EFC et le Pôle ressources ETP Ile-de-France pour construire un argument sur les liens entre économie d’usage et de la fonctionnalité et les nouvelles politiques sanitaires. Bien que la version finale du rapport n’ait pas retenu ce chapitre, en raison de choix éditoriaux et de cohérence d’ensemble du rapport, l’élaboration d’une première carte heuristique représente une base de travail précieuse pour l’atelier Ecologie & Santé.
Cette carte vise à construire une représentation originale de différents dispositifs de l’action sanitaire, permettant d’articuler :
L’intérêt de cette première version de la carte heuristique consiste à identifier des points de convergence avec les enjeux de la transition écologique, économique et citoyenne, tant sur le plan de l’émergence de nouvelles entités territoriales chargées de promouvoir la coopération que de thèmes sensibles à discuter, tels que le rapport aux nouvelles technologies (objets connectés, big data, etc.), le modèle économique de nouvelles réponses sanitaires (rôle critique des industriels du médicament et d’équipements sanitaires), la place des usagers dans l’émergence de nouveaux services (associations de malades, implication des usagers dans la recherche en SHS).
Cf. carte heuristique disponible en ligne
L’organisation de l’Agora de mai 2020 a permis de lancer la réflexion au sein de la communauté de pensée et d’action regroupée autour du référentiel de l’EFC.
Animation de l’atelier
– Sandro De Gasparo, ergonome, Laboratoire Atemis
– Pierre-Yves Traynard, responsable du Pôle ressources ETP IDF
Invités
– Michael Bleybrunner, conseiller en prévention, MSA Armorique
– Julie Doizy, Coordatrice accompagnement socioprofessionnel, Réseau Cocagne
Ont pris part au débat, au-delà des intervenants
– Martine Sfeir, ADEME Bourgogne Franche Comté
– Sarah Helly, Club EFDD
– Mireille Alphonse, Maire adjointe, Ville de Montreuil, en charge de la Transition, la démocratie alimentaire et la cantine publique
– Anne-Lise Ulmann, Maitre de conférence HDR, Cnam, Centre de recherche sur le travail et le développement
– Isabelle Jeanneau, Directrice Nékoé, animatrice du Club EFC Prefics (Centre Val de Loire)
Les échanges lors de l’atelier ont permis de disposer un premier socle de réflexion.
Cf. l’enregistrement sur YouTube
2.1.6.2 EMISSIONS TRAVAIL ET TRANSITION (MEDIA CAPACITANT)
Des développements seront apportés lors des échanges organisés par le media-capacitant « Travail et Transition », initiative née de la coopération entre l’IEEFC, le laboratoire ATEMIS et le Réseau Cocagne. Plusieurs émissions ont mis en débat le lien entre les enjeux de la transition (écologique, économique, citoyenne) et les enjeux de santé abordés selon une approche sociétale et communautaire. La charte d’Ottawa a servis de référence à plusieurs occasions pour penser les articulations nécessaires entre santé individuelle, organisations collectives et politiques publiques.
Émission n. 2 – Santé : au-delà du tout médicalisé, faire société
Une tribune signée par le Comité éditorial de Travail et transition :
https://www.atemis-lir.fr/wp-content/uploads/2020/04/2020-04-08-Chronique-sante.pdf
Intervenants
– Sandro De Gasparo, ergonome, intervenant-chercheur Atemis, membre du Club EFDD (Ile-de-France)
– Mohamed El Manani, dirigeant de Gesnord, membre du Club Noé (Hauts-de-France)
Mise en débat de la tribune avec les participants.
Discussion à partir de l’expérience de l’entreprise Gesnord dans la création d’un écosystème coopératif territorial mobilisé pour répondre à la pénurie de masques et de matériel de protection pour les soignants au cours du premier confinement.
Cf. l’enregistrement sur YouTube
Émission n. 3 – Vivre avec et dans la nature : une exigence à repenser
Une tribune signée par le Comité éditorial de Travail et transition :
https://www.atemis-lir.fr/wp-content/uploads/2020/04/2020-04-15-Tribune-Nature-V3-.pdf
Intervenants
– Dominique Hays, Directeur du PTCE Écopôle alimentaire et Président du Réseau Cocagne
– Antoine Ponton, éleveur, paysan naturaliste, Ferme A tout bout de champ (53)
Mise en débat de la tribune.
Retour d’expérience d’un éleveur, ancien chargé de mission Développement durable, sur le lien entre choix de modèle de production à l’échelle d’une exploitation agricole, rapport à l’environnement, conditions de vie et santé au travail.
Cf. l’enregistrement sur YouTube
Émission n. 5 – Management et transitions : vers une organisation réflexive du travail
Intervenants
– Claire Genova, Directrice du Jardin de Solibio à Voves
– Mohamed El Manani, Dirigeant Gesnord, membre du Club Noé (Hauts-de-France)
– Christian du Tertre, économiste, directeur scientifique d’Atemis et président de l’IEEFC
– Thierry Debuc, ergonome, intervenant-chercheur, Atemis
Retours d’expériences de deux dirigeants engagés dans des démarches de transition en lien avec le bien-vivre alimentaire et la coopération territoriale en matière de santé.
Mise en perspective au regard des enjeux d’organisation du travail et modèle économique.
Cf. l’enregistrement sur YouTube
Émission n. 9 – Tiers Lieux, Agoras, Clubs… : quels espaces au service de la coopération et l’émancipation dans les territoires ?
Intervenants
– Deux administrateurs de l’association Le Fait Tout, Montreuil
– Directeur et une animatrice, Pôle ressources ETP Ile-de-France
– Secrétaire général, Club Noé, Hauts-de-France
– Encadrant professionnel, Jardins du Comminges, Réseau Cocagne
Retours d’expériences de plusieurs dispositifs associatifs d’intermédiation territoriale, ayant vocation à favoriser la coopération entre différents types de d’acteurs (entreprises, communautés professionnels, citoyens, bailleurs sociaux, établissements scolaires), comme levier de lien social, d’éducation et d’accompagnement vers des changements de pratiques.
Cf. l’enregistrement sur YouTube