Atelier Culture, art, éducation populaire

Chiffres clés

Création en 2022

Un cycle de rencontres en 2022

Participants : artistes, directeurs ou salariés de structures culturelles, accompagnateurs, animateur de fédération.

Animateurs

L’atelier est coanimé par

Sandro de Gasparo, ergonome,
IE-EFC et

Sarah Helly, analyste du travail, intervenante.

Un rapport au monde à transformer

S’intéresser à l’EFC c’est reconnaître qu’une transformation politique et sociétale du monde ne pourra pas avoir lieu sans la transformation du modèle économique qui régit nos conditions de production, de travail et d’échanges.

L’EFC, en posant comme centrales les questions du travail, de la coopération, du rapport avec le vivant, en soulevant la question de ce qui fait valeur, bouscule une conception du monde qui a structuré, en occident, notre développement depuis deux siècles.

Le travail de terrain mené par le réseau constitué autour de l’EFC permet de mesurer à quel point changer le modèle économique, dans un sens plus respectueux de la nature et de l’activité des personnes, impose d’adopter de nouvelles formes de pensée, à la fois dans ce qui structure notre travail (comment par exemple en tant que Commercial, accepter que l’objectif n’est pas forcément de vendre plus ?), notre consommation (comment sortir d’un choix habituellement fondé sur le prix ?) et dans ce qui structure nos relations  interpersonnelles (Comment construire et préserver des relations de confiance dans nos collectifs de travail?)

L’économie de la fonctionnalité et de la coopération est un projet économique mais aussi un projet politique de société, qui relie la production de valeur aux grandes sphères fonctionnelles de la vie.

L’EFC porte donc en elle un changement profond de culture, et dans le même temps, pour se développer, elle a aussi besoin d’une culture partagée qui soit un terreau fertile pour l’innovation. Une culture commune qui favorise le droit à l’erreur, la confiance en soi et dans le collectif, qui stimule des imaginaires féconds en capacité d’en rencontrer d’autres…

La culture est, dès lors, appréhendée comme l’une des grandes fonctionnalités de la vie, nécessaire à la construction d’un monde commun renouvelé

Des formes de « production » culturelle à réinventeDans le même temps, le secteur culturel traverse une crise importante liée aux limites de son modèle économique hérité de l’histoire et des institutions industrielles, et à une quête de sens. Financièrement, le système ne tient que grâce aux financements publics, et la question de ce qui « fait valeur » dans le cadre de la « production culturelle », est peu partagée, voire appropriée d’une part  par des décideurs publics et des experts chargés de trancher la question, d’autre part par un public en position de « consommateur » de produits culturels. La « culture » devient ainsi la propriété de quelques connaisseurs chargés de faire le tri dans la multiplicité des propositions émanant des activités de création. La figure de l’artiste, qui apparaît comme la seule à incarner légitimement la puissance de création humaine, masque un ensemble bien plus vaste d’activités contribuant à nourrir nos imaginaires, nos formes de pensée, notre esprit critique..

Pourtant, de nombreux artistes et professionnels de la culture développent des pratiques ancrées dans le réel et qui font échos à la fois pour le public en tant que rassemblement d’individus, et dans ce qu’elles produisent d’expériences partagées, de mises en relation, d’enrichissement collectif et individuel. Ces démarches, si elles sont encouragées par les instances publiques, ne sont pas suffisamment professionnalisées. Elles restent portées par des individus qui fonctionnent à l’intuition, peinent souvent à nommer les effets produits par les dynamiques qu’ils portent, et se trouvent bien isolés. Nous faisons l’hypothèse que beaucoup d’énergie est dépensée dans des démarches dont le pouvoir de transformation pourrait être bien supérieur, à condition de les comprendre, les qualifier, les inscrire dans des processus plus globaux et plus collectifs de transformation. Et à condition que soit reconnue la part de travail qui ne relève pas directement de la création artistique, mais qui participe à la valeur créée.

Cet atelier porte donc l’idée d’une rencontre à construire entre les professionnels de la culture et la communauté engagée dans l’économie de la fonctionnalité et de la coopération. Rencontre basée sur des préoccupations partagées de transformation du monde et d’émancipation. Avec comme visée de faire se rencontrer un ou des  « besoins » de culture avec des propositions émanant des acteurs culturels et qui ne peuvent pas se limiter à la production de biens culturels à diffuser. 

 

Dans un premier temps, l’IE-EFC pose les prémices d’un atelier, avec 4 rencontres organisées au premier semestre 2022. L’objectif est de :

  • préciser les attendus des participants ;
  • définir collectivement un cadre viable sur la durée ;
  • poser des axes de travail pour la suite ;
  • valider un texte qui solidifie un point de vue sur ces questions, à partager avec des acteurs impliqués dans les questions culturelles.